Rentrée scolaire :
du goûter embonpoint… au goûter “Récré Fruitées” ©

Article extrait de la Revue AKF n°11 (Septembre 2006)

 
Récré fruitée
 

“Nous nous heurtons de plus en plus aux problèmes des écoles où tous les enfants d’une classe reçoivent un en-cas dans la matinée” explique le médecin (Présidente de l’association française de pédiatrie ambulatoire NDLR). Ces calories, complètement superflues pour tous ceux qui ont déjeuné, sont fatales pour les enfants qui ont tendance à l’embonpoint.”

Extrait du quotidien LE BIEN PUBLIC du 02.09.2002.

Ayant gardé ces propos en mémoire et connaissant l’intérêt de consommer les fruits en dehors des repas, j’ai tout de suite été enthousiasmée lorsque j’ai vu le reportage du journal télévisé en février dernier consacré aux “RÉCRÉ FRUITÉES” © mises en place par la commune de Le Bosc (Hérault).

Pour partager cette information, voici de très larges extraits du site internet www.recrefruitees.le-bosc.info, que vous pouvez consulter en cliquant : Ici.
 

L’idée

Pensant qu’il est de son devoir d’élu et de sa responsabilité d’adulte d’accompagner les enfants dans une démarche de santé, le Maire de la commune, M. GUIBAL, découvre alors le constat alarmant qui est fait au sujet de la santé de nos enfants :

  • les mauvaises habitudes alimentaires, les barres chocolatées, les sucreries ont pour conséquence l’obésité, le surpoids et bien d’autres pathologies.
  • actuellement 25% des enfants sont en surpoids et dans 10 ans les spécialistes de la santé en prévoient près de 60%.
  • 50% des habitudes alimentaires des adultes sont acquises dès le plus jeune âge.

L’action

Il propose donc de mener des actions préventives pour lutter contre ce problème de santé publique et c’est ainsi que va naître l’Association “RÉCRÉ FRUITÉES ” © qui offre à chaque récréation des fruits à volonté aux enfants scolarisés dans la commune afin qu’ils soient en meilleure santé.

Par ailleurs, un poste d’Ambassadrice des fruits et légumes est créé au sein du conseil municipal. En effet, la présentation, la distribution et la qualité des produits sont les conditions sine qua none pour avoir une totale réussite. La distribution de fruits et légumes frais est faite 2 fois par jour à la récréation du matin et à celle de l’après-midi, sans oublier la cantine qui, elle, accentue la prise de légumes frais.

C’est un merveilleux outil pédagogique pour l’éducation au goût par la découverte de nouveaux fruits, l’initiation à la géographie en recherchant la provenance de tel ou tel fruit : un véritable tour du monde !

Mais c’est aussi la mise en valeur du partage, un moment de détente et de convivialité, la récréation devenant vraiment un lieu de loisir dans l’école.

Le coût annuel c’est le prix d’un petit feu d’artifice !
 

“Les résultats”

Depuis 4 ans, l’association a constaté que :

  • les enfants ont le réflexe de manger des fruits et légumes frais à toutes les récréations et en redemandent, si bien que cela couvre leurs besoins quotidiens en vitamines et minéraux,
  • ils ont acquis le plaisir de les manger et la barre chocolatée a été mise au vestiaire,
  • les parents sont heureux de se voir redistribuer une partie de leurs impôts : «C’est… le chèque vitaminé».

Pour cette action, Interfel – Aprifel, l’inter profession des fruits et légumes, a élu LE BOSC Commune santé pilote pour la France 2006
 

La charte

fruits

Papillon de fruits

L’association “RÉCRÉ FRUITÉES”© se propose d’aider toutes les communes à réaliser leurs propres récré-fruitées et de devenir une commune santé.
Pour se renseigner et adhérer à la charte :

“RÉCRÉ FRUITÉES”
Hôtel de Ville de la Commune de Le Bosc
34700 LE BOSC
Tél. : 04 67 44 70 47
Fax : 04 67 44 77 50
Courriel : recrefruitees@le-bosc.info
Contact : Alexandre 06 20 06 93 10

Elle a aussi pour ambition de “fédérer les Mairies de France en les accompagnant dans une démarche de santé publique pour permettre à chaque enfant au quotidien de faire le plein de vitamines”.


A l’A.K.F., nous ne pouvons que nous réjouir de cette action qui répond au premier des « conseils nutritionnels issus des objectifs du programme national nutrition-santé » (PNNS), qui est d’«augmenter la consommation de fruits et légumes».

Pour mémoire, le PNNS, mis en place en 2001 par le ministère délégué à la Santé, «a pour but d’améliorer l’état de santé de la population vivant en France grâce à l’alimentation et à l’activité physique», qui sont des «facteurs de protection contre le cancer, les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, le diabète, l’obésité et l’hypercholestérolémie».

Cette action correspond également à ce que préconisait le Dr Catherine KOUSMINE. En effet, elle recommandait de prendre un repas cru, la crème Budwig, et «une proportion d’au moins 10 % de crudités aux autres repas».

La commune de Le Bosc étant dans une région viticole, oléicole, mais aussi agrémentée de vergers d’abricotiers, amandiers, cerisiers, pommiers, pruniers et de champs de melons, concombres, carottes, fèves, radis, tomates…, elle peut offrir aux enfants des produits de saison et, le plus souvent possible, issus du terroir, ce qui allie une démarche écologique (suppression des pollutions dues aux transports routiers…) à la démarche de santé et privilégie l’économie locale.
 

fleur

Fleur composée de tranches de tomates, de concombres, de carottes et de fèves.

Sans doute ces “RÉCRÉ FRUITÉES”© sont-elles des moments où l’enfant reçoit le conseil de MASTIQUER afin que son corps bénéficie des bienfaits des fruits, car, comme nous l’explique le Dr Catherine KOUSMINE dans son livre Soyez bien dans votre assiette jusqu’à 80 ans et plus :

“Pour qu’un aliment puisse aisément subir l’action de sucs digestifs, il doit être fragmenté et broyé par la mastication. Au cours de celle-ci, il est insalivé, ce qui en facilite la déglutition et le soumet à l’action de la ptyaline, ferment qui agit sur l’amidon et le transforme en molécules plus petites (dextrines).En outre, par voie réflexe, la mastication déclenche une sécrétion de sucs digestifs dans le reste de l’appareil digestif.”

Il serait intéressant de savoir si les enseignants ont constaté un changement d’attitude dans la cour de récréation et en classe, de même pour l’attitude à la maison. Pour répondre à ces questions APRIFEL/INTERFEL a établi un questionnaire dont l’étude des réponses sera publiée prochainement.

Pour finir, on peut émettre l’espoir que beaucoup de communes voudront créer leurs propres “RÉCRÉ FRUITÉES”© et que les cantines scolaires continueront à s’améliorer (déjà, des cantines ont commencé à préparer les repas avec des produits bios). Afin d’améliorer l’immunité des enfants, il pourrait leur être proposé des salades assaisonnées avec des huiles bios de première pression à froid contenant les fameux oméga 3 et 6 dont le Dr KOUSMINE s’est fait le chantre dès les années 50 : cela pourrait être de l’huile de noix, de colza… puisqu’elle réservait l’huile de lin bio à la crème Budwig afin de la consommer émulsionnée avec le fromage blanc. Hélas, cette huile, bien que fabriquée en France, y est interdite de vente (on la trouve en Suisse bien sûr, mais aussi en Belgique, Allemagne, Italie, Espagne, Norvège, Finlande…). Dans cet ordre d’idée, lors des opérations ponctuelles «petit-déjeuner à l’école», pourquoi ne pas proposer également une crème Budwig. Savez-vous qu’un de nos très grands chefs français, Régis MARCON, la propose dans son restaurant ?

Mais pour l’instant, félicitons la commune de LE BOSC pour la belle impulsion qu’elle donne et souhaitons que beaucoup d’autres communes proposent également des “RÉCRÉ FRUITÉES”© !


Goûters fruités, desserts fruités

Par Hélène Girard-Tranchant, extrait de la Revue AKF n°11 (Septembre 2006)

 
Si l’école a un rôle éducatif évident et si les récrés fruitées sont une excellente initiative, n’oublions pas que la maison reste le lieu privilégié pour prendre de bonnes habitudes alimentaires.

A raison de 3 repas par jour, petit déjeuner, midi et soir, chaque semaine compte 21 repas, plus le goûter.

Un enfant qui mange à la cantine tous les jours, prend chaque semaine 4 (ou 5) repas à l’école et 17 (ou 16) à la maison, soit environ 80% des repas.

Donc si votre enfant mange à la cantine, et que son école ne connaît pas les récrés fruitées, n’oubliez pas que la part à la maison reste belle et permet une alimentation saine et équilibrée.

Un petit déjeuner bien composé est un repas à part entière (repas de Roi disait Madame Kousmine), il permet d’apporter après le jeûne nocturne, tous les nutriments dont le corps a besoin pour fonctionner et d’éviter l’hypoglycémie de fin de matinée : la crème Budwig répond parfaitement à ces exigences.

Le goûter, au retour de l’école, vient s’ajouter à ces trois repas. Il est un moment important de détente, et permet aux enfants de “se poser”, au calme, de raconter leur journée et, si besoin, de se libérer du stress ou des petits soucis accumulés à l’école.

Il permet aussi de se recharger en énergie en attendant le repas du soir. C’est l’heure idéale pour consommer des fruits. En effet, c’est vers 17h que les possibilités organiques d’oxydation des acides des fruits sont à leur optimum, surtout l’hiver.

L’automne est une période riche en fruits de toutes sortes.

Préparez de belles corbeilles de fruits de saison pour que votre enfant puisse choisir : pommes, poires, prunes, raisins, figues, sans oublier les noix, amandes, noisettes, nouvelles et fraîches qui, à l’automne, sont un vrai délice. Proposez-les avec leur coque, ce qui permet aux enfants d’apprendre à les casser et de prendre le temps de mastiquer : la meilleure des pressions à froid n’est-elle pas la mastication ?

La variété des fruits d’automne permet de varier les plaisirs et de prendre la bonne habitude des fruits au goûter.
 
Et, pour rompre la monotonie, n’oubliez pas que les enfants sont sensibles à la présentation. Les industriels de l’industrie agro-alimentaire l’ont bien compris en créant les biscuits pour enfants en forme de clowns ou d’animaux…

Avec les fruits frais et secs, laissez libre cours à votre imagination pour que chaque goûter soit une nouvelle surprise :

  • des lamelles de pommes peuvent devenir une locomotive et ses wagons, ou une queue leu leu qui dessine un coeur, ou une fleur, ou un chat avec 2 amandes pour les oreilles, 2 grains de raisin pour les yeux…
  • une pomme, une poire, une petite grappe de raisin, quelques noix ou noisettes dans un panier… et si on allait goûter dans l’herbe ?
  • quelques cuillères de fromage blanc biologique 0%, une cuillère d’huile de noix et des fruits frais en morceaux, voilà un goûter cousin de la crème Budwig, qui n’a rien à envier à un yaourt aux fruits et son cortège de conservateurs, acide citrique, ou édulcorant.

 

De plus, ces goûters permettent d’éviter le pain, les gâteaux, les biscuits, les biscottes, les confitures, le chocolat, le miel, les bonbons… qui constituent une surcharge glucidique génératrice de la plupart des maladies infantiles. (Masson)

Et n’hésitez pas à manger un fruit avec vos enfants, car les enfants adoptent facilement les habitudes alimentaires des parents. Montrez leur l’exemple.

Si les fruits crus sont les bienvenus au goûter, au dessert ils sont responsables de ballonnements, flatulences, pesanteur gastrique, car ils stagnent dans l’estomac où ils ne subissent aucune digestion, mais cuits, ils permettent de faire de délicieux desserts, légers, qui ne demandent pas, ou peu, de sucre ajouté.


“Récré Fruitées”© :
des résultats sans ambiguïtés !

Par Eric BIRLOUEZ, agronome consultant, enseignant en Histoire et Sociologie de l’Alimentation. Dans «Santé News» d’Equation NUTRITION n°61 (Nov. 2006) Ed. APRIFEL
Extrait de la Revue AKF n°13 (Mars 2007)
Suite de l’article paru dans la revue n°11 de septembre 2006

 
Au début de l’année 2006, l’impact de l’action sur la connaissance, l’appréciation et la consommation des fruits et légumes par les enfants de Le Bosc ont été mesurés par l’Aprifel. Les résultats obtenus ont été comparés aux données recueillies dans une commune « témoin » (Soubès), où les enfants n’avaient jamais été sensibilisés à la consommation de fruits.

Il en ressort que les enfants de Le Bosc sont capables d’évoquer spontanément davantage de fruits que leurs homologues de la commune témoin. Un second volet du questionnaire citait 22 fruits pour lesquels l’enfant interrogé devait indiquer s’il les connaissait, s’il les avait déjà mangés et s’il les appréciait. En moyenne, les enfants de Le Bosc connaissent et ont déjà mangé quatre fruits de plus que ceux de Soubès et ils déclarent en apprécier deux fois plus.

Ces observations vont dans le sens de nombreuses études qui ont montré que l’augmentation de l’accessibilité (ici, proposer des fruits plusieurs fois par jour) favorisait la consommation. En effet, la familiarisation avec l’aliment fait passer progressivement celui-ci du statut d’objet inconnu à celui d’objet connu. Dans la très grande majorité des cas, ce changement de perception renforce le goût pour le produit et augmente sa consommation. Celle-ci s’accompagne alors d’une envie accrue d’en manger (en d’autres termes, plus on mange de fruits, plus on a envie d’en manger !). Un cercle vertueux se trouve alors enclenché.

De nouveaux projets…

Récemment la commune a créé une association dont la vocation est de diffuser son savoir-faire (édition d’un DVD, conseils…) auprès des communes intéressées par l’initiative. Un autre projet est la construction d’un nouveau groupe scolaire comportant, en son centre, une «oasis» : un lieu de dégustation des fruits situé à côté d’un verger et d’un potager où les enfants pourront apprendre à cultiver fruits et légumes avant de les manger. Dans quelques années, les enfants de Le Bosc pourront cueillir directement leur goûter sur le pommier !

Des expériences ont montré que l’on pouvait diminuer la néophobie de l’enfant (le refus de tout aliment nouveau) en le faisant participer à la préparation du repas et en lui donnant l’occasion (lorsque cela est possible) de cultiver et de récolter lui-même l’aliment.

Ces apprentissages permettent de créer un «premier contact» qui facilite la décision d’accepter d’introduire au-dedans de soi «un corps étranger». Ce type de contact avec l’aliment (culture, cueillette, cuisine…) se révèle particulièrement efficace dans le cas des légumes : ceux-ci vont revêtir peu à peu un caractère familier et l’enfant finira par accepter de les goûter.