Au seuil de la dite « mauvaise saison », je vous invite à découvrir ou redécouvrir un dossier rédigé par le Docteur Éric Ménat et paru dans notre revue 14 (septembre 2020) proposant de réduire le risque d’infections virales en renforçant nos défenses immunitaires.
Éric Ménat est médecin généraliste à orientation phytothérapie et homéopathie ; il exerce dans la région de Toulouse.
Titulaire de plusieurs diplômes universitaires (Diététique et Maladies de la Nutrition, Médecine Prédictive, Carcinologie Clinique), il enseigne dans le cadre des diplômes universitaires de phytothérapie (faculté de médecine de Bobigny, de Besançon et faculté de pharmacie de Montpellier).
Le Dr Ménat est membre :
- du bureau de la Fondation Kousmine ;
- du Collège Médical de Nutrition Comportementale (CMNC) ;
- du Groupe de Recherche et d’Application en Immunologie et Nutrition (GRAIN) et du Groupe de recherche sur les infections froides et les maladies chroniques (CHRONIMED) anciennement présidé par le Pr Luc Montagnier ainsi que du Fond Français pour l’Alimentation et la Santé.
Enfin, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Cancer : un accompagnement qui change tout, aux Éditions Source Vive, 2015.
Monique Béjat, présidente de l’AKF.
Comment renforcer ses défenses immunitaires et réduire le risque d’infections virales en période de pandémie ?
Les experts officiels comme les gouvernements de la plupart des pays ne comptent que sur une chose pour enrayer les infections à coronavirus et limiter leur mortalité : LE VACCIN. Ce dernier est considéré comme le Messie par beaucoup de spécialistes.
Même si sur le plan théorique cela peut se comprendre, on doit faire remarquer au moins 3 points essentiels :
- Les vaccins contre les coronavirus se heurtent à un problème majeur : les mutations fréquentes et rapides de ces virus expliquant, entre autres, leur manque d’efficacité. Avec le coronavirus, nous avons toujours un « vaccin de retard ».
- Surtout que pour mettre au point un vaccin, il faut en moyenne 18 mois pour le développement et les tests de sécurité, ce qui rend encore plus hypothétique la mise sur le marché d’un vaccin adapté aux nouveaux variants, sauf à réduire la période de tests et donc à prendre des risques en termes de sécurité et d’effets secondaires. En clair, la balance bénéfice-risque d’un tel vaccin ne serait pas évaluée.
- La plupart des épidémies à virus respiratoires comme la grippe H1N1, la grippe de Hong Kong de 1969 ou encore le SARS-Cov1 (la première épidémie de coronavirus en 2003) ont toutes disparu naturellement, sans l’aide d’aucun vaccin.
Donc si les vaccins successifs sont obsolètes avant d’être mis sur le marché que pouvons-nous faire en matière de prévention ? On prie pour ne pas attraper le virus et ne pas mourir ? On se cloitre chez soi et on arrête l’économie du pays ? Quel est le cout financier et humain de toutes ces décisions qui sont bien plus politiques que scientifiques ? Quelles vont être les conséquences sanitaires, médicales, des faillites, du chômage, de l’isolement, de la peur, de la sédentarité et j’en passe ?
Malheureusement, en France, la seule médecine préventive reconnue est représentée par les vaccins.
Et s’il existait d’autres pistes pour réduire le risque d’infections virales et leurs gravités ?
Ne pourrait-on pas envisager une démarche complémentaire qui nous permettrait de renforcer nos défenses immunitaires et mieux nous défendre contre les virus en général et contre ce coronavirus en particulier ?
Je vous propose de revoir ensemble tout ce que l’on sait sur les différentes pistes de prévention autres que les vaccins. Je vais vous citer de nombreuses études pour vous prouver que l’ont a à notre disposition de nombreuses preuves de l’efficacité de cette prévention. Évidemment, ces études ne concernant pas toujours les coronavirus et encore moins le SARS-Cov2, mais pourquoi ne pas extrapoler tout en mettant en place des études pour analyser les résultats de ces démarches préventives ?
Depuis 30 ans que je suis médecin généraliste, je propose à mes patients un traitement de prévention des infections hivernales et les résultats sont particulièrement positifs. Je ne compte plus les centaines de patients qui m’ont dit un jour : « depuis que je prends votre traitement, je suis beaucoup moins malade l’hiver ». Et ces patients ne se font pas vacciner contre la grippe, car ils n’en ressentent pas le besoin. D’ailleurs, en 30 ans de pratique, je n’ai jamais eu le moindre décès pour une grippe ou une autre infection bronchique dans ma clientèle. Même pas une hospitalisation ! Mais tous mes patients sont proactifs et ont une démarche préventive impliquant leur hygiène de vie au quotidien.
Évidemment, je ne suis pas naïf, cette expérience personnelle n’est en aucun cas une preuve de quoi que ce soit. C’est juste une expérience particulière et des scientifiques bien intentionnés pourraient me répondre qu’il y a un biais de recrutement et un effet placébo très probable dans mon expérience personnelle.
C’est surement en partie vrai. Mais en même temps je ne donne pas mes traitements « au petit bonheur la chance ». Ils sont tous établis sur des bases scientifiques réelles et parfois très solides.
Le problème c’est qu’aucune des démarches que je propose n’a été comparée aux vaccins comme celui contre la grippe. Pourquoi ? Parce que personne n’a intérêt à le faire, car il n’y a pas d’argent à gagner.
Et pourtant, quand je donne un traitement préventif, il est global. Il va agir sur plusieurs critères à la fois. C’est par une démarche globale, holistique, intégrative qu’on obtient des résultats. Et c’est cette démarche globale qu’il faudrait évaluer, car je sais qu’elle est efficace et je suis persuadé qu’elle l’est bien plus qu’un vaccin qui ne protège que contre une seule maladie. Mais ma croyance n’a aucun intérêt pour un scientifique. Il lui faut des preuves.
Pourtant nous avons suffisamment d’études qui concernent plusieurs des démarches préventives que je vais maintenant vous exposer pour qu’on puisse se dire qu’il y a beaucoup de choses très sérieuses à faire en attendant cet hypothétique vaccin.
Je suis persuadé que si nous mettions en œuvre, dès maintenant, les propositions qui vont suivre dans tous les EHPAD, on pourrait sauver des vies. Je connais des médecins qui l’ont fait dans certains établissements accueillant des personnes fragiles et leurs résultats sont très encourageants.
Je vais donc vous exposer les principales pistes pour une prévention active des virus en général, incluant la COVID-19 même si des preuves formelles manquent encore pour ce virus précis.
En ce début d’automne, ces conseils ne peuvent que vous aider à passer un hiver plus serein.
Des compléments alimentaires plus puissants qu’on ne le croie
Les probiotiques
De très nombreuses études ont prouvé le lien entre la flore intestinale et notre système immunitaire. Une grande partie de notre système immunitaire est situé dans l’intestin. Parmi les structures les plus importantes, il y a les plaques de Peyer qui défendent notre organisme de tous les microbes qui pourraient y pénétrer à travers la paroi intestinale. Mais ces organes lymphoïdes sont aussi le lieu de synthèse de beaucoup d’anticorps, les fameuses immunoglobulines, et en particulier les IgA qui sont la première ligne de défense de nos muqueuses.
Et ce système immunitaire intestinal va fabriquer 80% des IgA qui vont ensuite migrer pour défendre nos poumons. On imagine bien que ce mécanisme joue un rôle important dans notre lutte contre le COVID-19.
Des études tout aussi nombreuses ont montré que la qualité de notre système immunitaire intestinal dépendait de la qualité et de l’équilibre de notre flore intestinale.
C’est ainsi que beaucoup de travaux se sont intéressés aux liens entre probiotiques et infections.
Il a été ainsi prouvé que la prise de probiotiques réduisait les infections intestinales (comme la turista), mais aussi l’impact des gastroentérites hivernales. Je rappelle que dans le COVID il y a souvent des troubles digestifs et en particulier des diarrhées.
Mais il a été également prouvé que les probiotiques pouvaient réduire le risque d’infections respiratoires.
Il parait logique de proposer des probiotiques aux patients qui veulent améliorer leurs défenses immunitaires et réduire leurs risques d’infections hivernales. C’est ce que je fais depuis plus de 20 ans avec des résultats très probants.
Toute la population n’a pas besoin de prendre ces probiotiques, mais en cas de colopathie, de troubles du transit ou de fragilité hivernale ce type de traitement préventif me parait indispensable.
Une telle approche pourrait être envisagée systématiquement chez nos patients les plus fragiles et en particulier les séniors en EHPAD.
A ce jour on n’a mis en évidence aucun risque à donner des probiotiques. Les effets secondaires sont exceptionnels. La seule question qui n’est pas tranchée est : quels probiotiques et en quelle quantité ?
Mon expérience me laisse penser qu’il est préférable d’utiliser des spécialités contenant au moins 3 souches (plutôt entre 4 et 6) et apportant au moins 5 à 10 milliards de lactobacilles par prise.
En général on propose 1 prise le matin 15mn avant le petit déjeuner, tous les jours ou 1 jour sur 2, mais certains spécialistes conseillent de les prendre plutôt au coucher.
Le Zinc
C’est probablement le traitement complémentaire le plus étudié au cours de cette épidémie de COVID-19 à tel point que plusieurs spécialistes l’ont proposé comme traitement de la phase aigüe de la maladie.
Ce n’est pas une surprise, car le zinc est connu depuis longtemps pour son action sur nos défenses immunitaires. Or, les carences en zinc sont bien plus fréquentes que l’on ne le pense. Surtout que les normes des dosages sanguins nous paraissent un peu trop larges et ne permettent pas de mettre en évidence des subcarences.
Cet oligoélément a des propriétés antivirales bien établies[1]. On sait depuis 2010 que le zinc a même une action spécifique sur les coronavirus en empêchant la réplication du virus donc sa virulence[2].
Une étude publiée dans le BMC Medicine montre que parmi 350 enfants souffrant d’une pneumonie sévère, ceux qui ont reçu du zinc en plus des antibiotiques ont eu trois fois plus de chances de survivre ! il y a eu 7 morts dans le groupe « avec zinc » contre 21 morts dans le groupe « sans zinc » ! Cette étude n’est pas en lien avec le COVID-19, mais montre dans la vraie vie ce que peut entrainer une carence ou une supplémentation en zinc.
Une autre étude a été réalisée dans le SIDA où on a supplémenté en zinc des patients en complément du traitement classique. Les patients recevant du zinc ont eu une réponse immunitaire 4 fois supérieure au groupe témoin.[3]
D’ailleurs de nombreux médecins font part actuellement sur les réseaux sociaux de leurs résultats positifs en prescrivant du zinc à leurs patients. Il parait donc indispensable que des études randomisées soient mises en place le plus rapidement. Pourquoi l’OMS ou l’académie de Médecine ne se sont pas emparées de ces éléments ? Pourtant, la supplémentation en zinc est peu onéreuse et sans risque.
À noter que l’anosmie (perte d’odorat) et les troubles du gout (agueusie) particulièrement fréquents en cas de COVID-19 sont des symptômes potentiellement favorisés par les carences en zinc. Une des hypothèses serait que l’organisme puiserait sur ses réserves en zinc pour lutter contre le virus, favorisant ainsi l’apparition de ces symptômes touchant le gout et l’odorat.
D’ailleurs, des médecins qui proposent du zinc à leurs patients dans ces conditions constatent une récupération plus rapide de ces 2 sens.
Mais pour moi c’est avant tout son effet préventif sur l’infection virale et sa gravité qui m’intéresse ici. A mon sens, une supplémentation en zinc systématique aurait dû être proposée, au moins à tous les patients fragiles, à commencer par les séniors en EHPAD, car ils présentent très fréquemment des carences en zinc. Une étude a ainsi montré que 50% des personnes âgées vivant en institutions présentent une telle carence[4].
En prévention on donnera entre 15 et 30 mg de zinc (sous forme de gluconate ou de bisglycinate) par jour en fonction du dosage sanguin.
La vitamine D
Voilà encore un élément majeur dans nos défenses immunitaires qui fait particulièrement défaut à nos patients les plus fragiles, surtout en institutions où ils voient peu le soleil.
La vitamine D est bien plus qu’une vitamine. Certains la considèrent comme une hormone. Et ses propriétés vont bien au-delà de son action sur l’absorption du calcium et la formation de l’os.
Il est ainsi largement prouvé que les patients carencés en vitamine D font plus souvent des cancers ou des récidives de cette maladie.
Surtout, la vitamine D aurait des effets sur la prévention de certaines maladies infectieuses, mais aussi de certaines maladies auto-immunes ou à composante auto-immune. [5][6]
On sait depuis longtemps que la vitamine D joue un rôle dans l’activation de l’immunité et permet ainsi de limiter les risques des infections hivernales (rhumes, grippe …) ou d’en réduire la durée, spécialement chez les plus âgés.[7][8]
Une étude a montré le même effet chez les enfants avec une nette augmentation du risque de bronchiolite chez les enfants qui présentaient une carence en vitamine D.[9]
Une métanalyse publiée dans le JIM le 22/02/2017 a confirmé tous ces travaux en concluant : on constate une réduction significative du risque d’infection respiratoire aiguë avec une supplémentation quotidienne ou hebdomadaire en vitamine D !
Sans parler du rôle de la vitamine D sur le déclin cognitif, la dépression et même certaines affections cardio-vasculaires.
Autant de raison d’envisager une supplémentation chez les plus fragiles, en particulier en cette période d’épidémie de COVID-19. Oui, mais à une condition : surveiller le taux sérique de 25OHD2+D3 comme le recommande l’Académie de Médecine,[10] car 1 ampoule de vitamine D tous les 3 mois n’est souvent pas suffisante, loin de là. En pleine épidémie virale, il est plus logique, plus efficace et mieux toléré de donner des gouttes de vitamine D tous les jours à raison de 2000 à 5000 UI par jour en fonction de la spécialité utilisée, mais surtout du contrôle du taux sérique. Et ne vous contentez pas d’être juste à la limite basse de la normalité !
La vitamine C
Voici une vitamine plus connue pour ses propriétés immunostimulantes et pourtant trop souvent négligée.
De la même façon que la vitamine D n’agit pas uniquement sur l’os, la vitamine C ne peut pas être limitée à la prévention du scorbut.
C’est un grand antioxydant qui aide à lutter contre la dégénérescence des cellules. C’est aussi la vitamine du foie et du tissu conjonctif. Son action sur ce dernier permet d’améliorer la souplesse des tissus et de limiter les risques de fibrose. Cela pourrait être utile dans la 2ème phase du COVID où les atteintes respiratoires peuvent évoluer vers une fibrose pulmonaire.
Mais c’est avant tout pour son action antivirale et immunostimulante que la vitamine C a toute sa place dans la prévention hivernale, y compris pour la COVID-19.
Je ne rentrerai pas dans les détails tellement les études sur cette vitamine sont nombreuses.
Ainsi, une dose quotidienne de 250 mg à 1 g de vitamine C diminue significativement le risque de rhume et permet de réduire la durée d’un état grippal.[11]
Le défaut de la vitamine C est qu’elle ne reste pas longtemps dans l’organisme. Son action « thérapeutique » est courte et nous ne pouvons pas faire de stock de cette vitamine hydrosoluble.
En période d’épidémie comme c’est le cas actuellement, il est donc conseillé de prendre tous les jours de la vitamine C. Soit une forme naturelle comme l’acérola, mais en en prenant 250 mg 4 fois par jour soit une forme liposomale dont l’absorption et l’utilisation paraissent optimisées. Prendre alors 1 gélule de 300 à 400 mg de vitamine C matin et midi.
On ne peut jamais faire d’excès avec cette vitamine qui ne présente aucun effet secondaire et présente de multiples propriétés.
Elle devrait être conseillée systématiquement actuellement et complète parfaitement les autres supplémentations proposées ci-dessus.
Je parle ici de prévention, mais il est possible que de fortes doses de vitamine C, éventuellement en injectable, puissent avoir un rôle en cas d’infection aiguë, mais ce n’est pas le sujet de cet article donc je ne développerai pas ce point.
Donner ces 4 compléments naturels ensemble
J’appelle ces 4 produits naturels (probiotiques, zinc, vitamines D et C), considérés de façon trop légère comme de simples compléments alimentaires, mes « 4 MOUSQUETAIRES ». En effet, ils sont particulièrement complémentaires les uns des autres par leur action préventive et leurs propriétés vis-à-vis de notre système immunitaire. Ils répondent bien à la devise « un pour tous et tous pour un ! »
Mais au fait, pourquoi le gouvernement ne favorise-t-il pas l’utilisation large de ces 4 produits naturels peu onéreux et sans effet secondaire ? La réponse est simple : parce que les gouvernants ne sont pas des scientifiques ni des médecins et qu’ils n’ont pas entendu parler d’eux.
Pire, l’ANSES qui devrait les promouvoir a fait paraitre en avril 2020, alors que la mortalité était encore élevée, une alerte totalement hypocrite qui déconseille les compléments alimentaires en se basant uniquement sur certaines plantes qui contiennent de l’aspirine. Cette pratique est une honte pour ces experts qui font ainsi dans un amalgame et de l’anti-science ! Sans parler du fait qu’ils avancent ici des hypothèses sans aucune preuve sur l’impact en cas de COVID. Je peux comprendre leurs précautions d’emploi, mais oser mettre tous les compléments alimentaires à l’index en titrant leur article « L’Anses met en garde contre la consommation de compléments alimentaires pouvant perturber la réponse immunitaire » montre à quel point, seule la chimie trouve crédit à leurs yeux ![12]
Les coupables sont donc nos experts qui ne voient que par l’allopathie ! C’est un raccourci, mais c’est aussi une réalité. Certains vont me répondre qu’aucune étude ne prouve ce que je dis. Mais c’est FAUX. Pour ne pas alourdir cet article, je n’ai pas voulu citer les centaines d’études concernant mes 4 mousquetaires, mais elles sont réelles et très parlantes.
Il est vrai que peu d’études se sont penchées sur l’association de ces 4 thérapeutiques. Et encore moins de façon spécifique contre la COVID-19. Mais pourquoi ? Surtout quand on lit la littérature sur chacune d’entre elles ! Là encore la réponse est simple : il n’y a aucun argent à gagner pour les laboratoires puisque ces produits ne sont pas brevetables. De fait, personne ne veut dépenser 1 euro pour montrer leur efficacité et éventuellement leurs limites.
Mais aujourd’hui nous avons une formidable opportunité pour le faire. Le gouvernement va injecter des centaines de milliards dans notre économie et quelques autres milliards dans la recherche d’un vaccin. Ne pourrait-on pas réserver quelques millions pour mettre en place cette étude que je suggère et dont nous avons un besoin urgent ?
Des milliers de patients dans les EHPAD pourraient en bénéficier immédiatement.
Surtout que ces 4 mousquetaires ne sont pas seuls. Ils peuvent être aidés, renforcés, par d’autres approches tout aussi intéressantes dans les cas difficiles.
La Quercétine
Cet antioxydant a d’abord été étudié dans le domaine de la cancérologie où il parait avoir un effet protecteur certain.
Mais d’autres travaux laissent penser qu’il aurait, comme le zinc, des capacités inhibitrices à l’égard de certains virus, et éventuellement du coronavirus.
La quercétine est un flavonoïde présent dans les fruits et les légumes pour lequel, chaque année, des centaines de publications scientifiques se font l’écho de propriétés exceptionnelles pour la santé. Cette molécule fait partie des flavonoïdes, les antioxydants les plus puissants, tout en ne présentant aucun effet secondaire.
Les oignons sont l’une des meilleures sources alimentaires (en particulier les oignons rouges), mais l’alimentation ne peut pas apporter une dose « thérapeutique » suffisante.
Parmi les propriétés de la Quercetine, il a un effet anti-inflammatoire et d’inhibition des cytokines ce qui peut paraitre utile dans la 2ème phase du COVID-19.
Mais le plus intéressant reste les travaux du Pr Michel Chrétien, professeur émérite de la faculté de médecine de l’université de Montréal et ancien directeur de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM). Selon lui, la quercétine aurait des propriétés inhibitrices directes à l’égard du Coronavirus (COVID-19) et pourrait offrir une alternative, tant préventive que curative à l’égard de cette infection.
En effet, de nombreuses études ont montré l’action antivirale de la Quercétine, sur plusieurs virus dont celui de la grippe [13][14], le virus de la mononucléose [15] et aussi les coronavirus [16][17].
Évidemment, il est trop tôt pour avoir des études sur le COVID-19, mais pourquoi n’entend-on pas parler de ce traitement naturel pour soigner la grippe ou la mononucléose et pourquoi le Pr Chrétien est un des rares à évoquer cette piste face à cette épidémie dramatique.
Ah oui, j’oubliais : la Quercétine n’est pas brevetable et personne n’a d’intérêt à en faire la promotion. Et puis un simple « ingrédient » naturel ne peut pas soigner des maladies, tout le monde le sait !
Moi-même je ne me risquerais pas à dire que la Quercétine est LA solution et peut venir à bout de cette pandémie. Mais ses propriétés doivent nous amener à la prendre en considération en complément des autres produits déjà cités.
Il est probable qu’on pourrait ainsi réduire le risque d’infection grave et sauver des gens ! Sans parler de son action antioxydante sur les risques d’évolution vers une fibrose pulmonaire.
Surtout que la Quercétine peut aussi agir favorablement sur notre immunité [18][19] et qu’elle est sans risques [20]
Le Glutathion
Cet antioxydant puissant est plus controversé, car la molécule est instable et beaucoup de compléments alimentaires à base de Glutathion ne contiennent plus grand-chose ou sont peu biodisponibles.
C’est bien dommage, car c’est un produit qui peut être puissant et très efficace sur différents symptômes du vieillissement.
On le cite beaucoup en ce moment, car la prise par voie orale de glutathion semble améliorer le fonctionnement du système immunitaire et diminuer le niveau du stress oxydant[21]. En effet, un taux plus élevé de glutathion semble augmenter la production de globules blancs. Il serait nécessaire à la multiplication des lymphocytes en particulier des Natural Killer, des lymphocytes particuliers, utiles en particulier pour la défense antivirale des cellules infectées par des virus.[22]
Il reste à approfondir les études pour déterminer la meilleure dose et surtout la meilleure forme de glutathion à utiliser. Il existe actuellement des formes sublinguales, des formes liposomales ou des produits plus classiques. Une chose est sure, il faut utiliser exclusivement du glutathion réduit.
L’autre frein à son utilisation est son coût plus élevé que les produits précédents.
La NAC ou N-Acétylcystéine
Je l’utilise souvent en remplacement du glutathion, car la NAC en est le précurseur et son cout est plus abordable.
Prendre de la NAC en complément alimentaire permet donc d’améliorer la synthèse naturelle de glutathion.
Elle est doublement intéressante, car cette molécule soufrée à montré une action directe sur les bronches en fluidifiant les sécrétions de mucus et en favorisant leur expectoration. Le soufre est aussi un élément structurel de la muqueuse bronchique.
Dernière propriété et pas des moindres, la NAC a une action fibrinolytique, c’est-à-dire qu’elle s’oppose à la formation de thrombus (ou caillot)[23] qui est une des principales complications dans la 2ème phase du COVID-19.
On peut donner entre 600 et 1200 mg de NAC par jour.
Il n’existe pas que des compléments alimentaires pour agir en prévention des infections virales. Plusieurs thérapeutiques naturelles seront parfaitement complémentaires et synergiques.
La phyto-aromathérapie pour améliorer nos défenses
Echinacea
Je veux citer en priorité l’Echinacea qui est la plus utilisée pour la prévention des infections virales. C’est une des plantes immunostimulantes les plus étudiées et les plus utilisées pour la prévention des infections hivernales.[24]
Elle va non seulement réduire le risque infectieux, mais elle a également des propriétés antivirales.[25][26]
C’est vrai contre l’herpès, le rhume, mais aussi contre la grippe.[27] C’est aussi un bon antibactérien spécialement dans les infections respiratoires. [28]
Autant de raisons pour la prescrire en prévention de l’infection à COVID surtout qu’elle est parfaitement tolérée. Une seule précaution d’emploi théorique : les maladies auto-immunes. Par précaution elle ne sera pas utilisée chez les femmes enceintes et ne sera jamais prise au long cours.
On donne en général 1 gr d’extrait sec d’Echinacea 2 fois par jour le matin et midi soit 3 gélules matin et midi 3 semaines sur 4.
Autres plantes immunostimulantes
Il existe bien d’autres plantes qui agissent sur l’immunité. Je ne rentrerai pas dans les détails dans cet article déjà long, mais je voudrais citer en particulier :
- Le Sureau noir est connu pour son action immunostimulante, [29][30] et son action antivirale, en particulier sur le virus de la grippe. [31] Mais aussi sur certains coronavirus [32]. Ainsi il permet de réduire la durée et la gravité de la grippe.[33]
- L’Astragale appelée en Chine « Huang qi » ou en latin Astragalus membranaceus var. mongholicus est une plante adaptogène et immunostimulante.[34] Elle augmente les concentrations d’immunoglobulines dans les fosses nasales, ce qui est très important face à ce COVID. Elle a de nombreuses autres propriétés que je ne détaillerai pas ici.
- Una de Gato ou griffe du chat est une plante à la fois immunostimulante et anti-inflammatoire.[35]
- Le Reishi, le Maïtaké et le Shiitaké sont des champignons (mycothérapie) riches en bêta-glucanes, des molécules immunostimulantes qui réduisent la gravité et la mortalité grippale dans les études sur l’animal.
Il existe donc beaucoup d’études sur la phytothérapie sur lesquelles s’appuyer pour améliorer l’immunité des patients et réduire leur risque d’infections virales graves. Des études sont à mener concernant le COVID-19, mais ces plantes sont de sérieux candidats dans une démarche de prévention globale.
Huile essentielle de Ravintsara
À côté de la phytothérapie, il ne faut pas oublier l’aromathérapie qui offre des produits parmi les plus puissants antiviraux.
Face à une infection virale, la première qui vient à l’esprit est le Camphrier du Japon plus connu sous son nom malgache : RAVINTSARA ou sous sa dénomination internationale : Cinnamomum camphora ct cinéole. 3 raisons principales pour l’utiliser en prévention :
- C’est une des huiles essentielles les plus antivirales
- C’est un bon immunostimulant
- Elle est parfaitement bien tolérée.
La synergie d’action antivirale et immuno-stimulante des principaux composants (1,8-cinéole, alcools monoterpéniques et monoterpènes) est bien démontrée.
Même si ce n’est pas le traitement préventif le plus efficace l’utilisation de l’HE de Ravintsara est très complémentaire des autres produits déjà cités. Elle sera utilisée surtout par voie olfactive ou transcutanée.
Par exemple : 2 gouttes à appliquer pures sur les poignets le matin et à respirer plusieurs fois – 5 jours sur 7
Autres huiles essentielles antivirales
D’autres huiles essentielles sont d’excellents anti-infectieux et certaines sont de puissantes armes antivirales.
Elles seront prescrites en prévention, mais aussi en curatif même si nous n’avons pas d’études spécifiques sur le COVID-19. En revanche, nous avons beaucoup d’études sur son efficacité sur des virus tout aussi difficiles à traiter.
Voici les principales huiles essentielles qui seront toujours utilisées sous contrôle médical, car il existe des précautions d’emploi voire des contre-indications :
– Les 2 melaleuca : NIAOULI et ARBRE A THE
– Le LAURIER NOBLE qui a un spectre antiviral intéressant
– Les THYMS en particulier à thymol et à Thujanol
– L’EUCALYPTUS radié
– L’ORIGAN compact
Cette liste est loin d’être exhaustive, mais vous avez là les huiles essentielles prioritaires à mon sens.
D’autres approches préventives à envisager
La démarche préventive face au coronavirus peut aller plus loin chez les patients qui veulent s’investir de façon globale dans leur santé et réduire leurs risques d’infections respiratoires.
Alimentation saine et diversifiée
Une alimentation adaptée est la base de toute démarche préventive.
Je ne développerai pas cette question dans cette revue qui l’a fait de nombreuses fois.
Toute la méthode Kousmine est utile dans la prévention des infections hivernale et les règles diététiques prônées par Catherine Kousmine restent d’actualité.
Elles sont très similaires à l’alimentation méditerranéenne qui est aujourd’hui la plus citée comme base d’une alimentation saine. Comme le proposait le Dr Kousmine, il faudra augmenter un peu plus la part des lipides à condition de choisir des bonnes graisses : œufs, poissons gras, avocats, oléagineux et surtout huiles végétales biologiques riches en oméga-3 pour ne citer que les principales sources.
Penser à manger suffisamment de protéines de qualité pour optimiser la synthèse des immunoglobulines.
L’oligothérapie
C’est une approche thérapeutique insuffisamment étudiée et pourtant l’apport d’oligoélément sous forme catalytique comme l’association de Cuivre-Or-Argent me donne de bons résultats chez les patients fatigués et immunodéprimés.
Les travaux en particulier du Dr Picard nous donnent des pistes très utiles pour la prévention hivernale en se basant sur les terrains et les diathèses de ménétrier.
On peut alterner le CuOrAg Oligosols avec des spécialités comme Manganèse-Cuivre et Manganèse-Cobalt.
Il ne faudra pas oublier le soufre, un oligoélément essentiel pour les poumons, que je donne préférentiellement sous forme de granions.
Les produits de la RUCHE
Ces merveilles de la nature font partie de mes traitements de base l’hiver. Exposer en détail leurs propriétés et leur utilisation demanderait un dossier à part entière.
La gelée royale est un produit de prévention formidable. On le conseille aux convalescents, aux personnes fragiles, à tous ceux qui veulent booster leur organisme et en particulier leur immunité.
Le pollen est un concentré de nutriments et d’antioxydants qui vont nourrir nos cellules et avoir une action complémentaire et synergique avec tous les autres compléments alimentaires cités dans ce dossier.
La propolis est sans aucun doute un des produits naturels les plus efficaces comme anti-infectieux avec les huiles essentielles. Je la trouve plus efficace contre les bactéries que contre les virus, mais la propolis est un produit naturel très utile pour toutes les infections respiratoires.
Je la donne en curatif en cas d’infection aiguë et dans ce cas il ne faudra pas hésiter à prendre de fortes doses, entre 9 et 12 gélules par jour.
Mais je la conseille aussi en prévention chez les patients faisant de la bronchite chronique ou des infections à répétition. Dans ce cas, on la donne souvent 1 semaine sur 2 à raison de 2 à 3 gélules matin et soir. La propolis a montré aussi un effet stimulant sur les globules blancs.
On trouve les produits de la ruche dans de nombreuses spécialités, seuls ou associés.
L’homéopathie, incontournable !
Pour terminer ce dossier, je voudrais parler de l’homéopathie et de sa place dans la prévention des infections hivernales.
Je sais à quel point elle est décriée et pourtant elle fait partie, à mon sens, des traitements de base de la prévention infectieuse.
Encore une fois nous manquons d’études acceptées et validées par le monde scientifique et en particulier par notre Académie de Médecine. Pourtant, il existe des centaines d’études qui montrent son efficacité clinique. Mais elles ne sont jamais assez puissantes et assez probantes pour nos « experts » qui conseillent le ministère et qui prennent les décisions à la Haute Autorité de Santé.
Il faut dire que les mécanismes d’action de l’homéopathie sont complexes et si différents de la médecine chimique qu’ils troublent les esprits étroits de certains scientifiques. Et c’est ainsi que cette thérapeutique a été déremboursée même si elle existe depuis 250 ans et qu’elle est reconnue dans certains pays comme l’Inde.
Face au Coronavirus, les homéopathes du monde entier ont collaboré pour comprendre ce qu’on appelle « le génie de la maladie » et trouver les remèdes potentiellement efficaces en curatif comme en préventif. Attention, quand je parle de « curatif » je devrais plutôt dire « qui sont actifs sur les symptômes ». En effet, aucun remède homéopathique n’a d’action anti-virale. Si l’homéopathie peut agir sur la maladie, c’est par 2 modes d’action :
- Soulager les symptômes et sur ce plan-là nous avons eu des résultats très encourageants
- Stimuler le terrain et l’immunité pour aider l’organisme à lutter contre le virus et s’ne débarrasser
Évidemment, pour bénéficier de ces propriétés, il est préférable de consulter un médecin homéopathe qui pourra également chercher le remède spécifique du terrain du patient et prescrire ainsi un traitement plus personnalisé et souvent plus efficace.
Si je ne veux pas entrer dans le détail des traitements utilisés en cas d’infection aiguë, je vais terminer ce dossier par vous donner mes protocoles de prévention. Chaque médecin homéopathe a ses habitudes et, encore une fois, personnalisera son traitement en fonction du malade. C’est donc un protocole type que je vous propose ici, mais je vous recommande de demander l’avis de votre médecin pour l’appliquer.
En pleine épidémie de coronavirus, nous avons travaillé sur les remèdes qui pouvaient agir spécifiquement. Les homéopathes du monde entier sont arrivés à la même conclusion. Le remède qui ressortait le plus était BRYONIA. Il y avait aussi GELSEMIUM et CAMPHORA pour ne citer que les principaux.
Voici le traitement préventif que j’ai proposé à mes patients pendant les premiers mois de l’année 2020
Prendre 5 granules le matin à jeun des remèdes suivants :
- Lundi : THYMULINE 9CH
- Mardi : GELSEMIUM 30CH
- Mercredi : INFLUENZINUM 9CH
- Jeudi : CAMPHORA 30CH
- Vendredi : SÉRUM DE YERSIN 9CH
- Samedi : BRYONIA 30CH
- Dimanche : AVIAIRE 9CH
Et ainsi de suite pendant toute la période à risque. J’ai arrêté ce traitement en juin quand j’ai pu être certain que l’épidémie était terminée.
Aujourd’hui, le virus a muté, tout le monde le sait et il parait moins contagieux et moins virulent. C’est pourquoi pour l’heure, je ne propose pas le traitement préventif ci-dessus à mes patients, mais plutôt un protocole plus « classique » pour la prévention hivernale en général. Je donne donc le protocole suivant :
LE DIMANCHE MATIN à JEUN, prendre 10 GRANULES en alternance de :
- 1er semaine : THYMULINE 9CH
- 2ème semaine : INFLUENZINUM 9CH
- 3ème semaine : ENTEROCOCCINUM 9CH
- 4ème semaine : SERUM DE YERSIN 9CH
Mais il existe d’autres façons de procéder.
Et bien entendu, j’associe à cette prévention homéopathique certains des autres produits étudiés dans ce dossier à commencer par mes 4 mousquetaires.
Je vous souhaite un bel hiver malgré les conditions sanitaires actuelles !
Et surtout, éliminer la peur et mettez en place une prévention active qui ne pourra que vous aider et vous rassurer.
Dr Eric MENAT
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