Requiem in pace !
C’est avec une très grande émotion que nous avons appris la disparition du Professeur Luc Montagnier, chercheur de génie qui fut, entre autres, Directeur de recherche honoraire au CNRS, Professeur émérite et directeur de l’unité d’oncologie virale à l’Institut Pasteur, président de la Fondation Mondiale de Recherche et Prévention du Sida, directeur du Centre de Biologie Moléculaire au Queens Collège de l’Université de New York, directeur de l’institut de recherche à l’Université Jiao-tong de Shanghai, membre de l’Académie des Sciences et de Médecine, co-auteur de plus de 750 brevets et 350 publications scientifiques, mais surtout Prix Nobel de physiologie ou médecine en 2008 pour ses travaux sur le virus VIH (SIDA).
C’est lui qui a démontré que les virus ARN pouvaient se répliquer entre eux (rétrovirus) et, à partir de là, découvert le VIH et les oncornavirus, virus ARN favorisant le cancer (onco RNA virus). Ces notions étaient en totale opposition avec le dogme officiel de la biologie moléculaire de l’époque. C’est dire si cet homme avait une ouverture d’esprit et un charisme à toute épreuve.
Discrédité, désavoué, conspué même sur la fin de sa vie par ses confrères pour ses idées avant-gardistes (particulièrement ses réserves sur les vaccins), le Professeur Montagnier justifie en forme d’hommage cette phrase d’Einstein : « Les grands esprits ont toujours rencontré une opposition farouche des esprits médiocres », car nul doute qu’avec le temps, toutes ses prises de position apparaîtront comme celles d’un visionnaire.
À toute sa famille ainsi qu’à ses proches, nous adressons nos plus sincères condoléances et nos sentiments respectueux.
[extrait de la revue KOUSMINE n°20 - mars 2022]